Arlette Besicovitch

« Je suis née à Paris dans le 16ème arrondissement, le 28 août 1927.
J’ai toujours habité Paris, dans le même arrondissement, mais j’ai déménagé de nombreuses fois, suite aux circonstances de la vie ! heureuse ou moins !
La première fois, c’est pendant la guerre, ou nous avons dû quitter la maison que mes parents louaient avant 1940.

Quand j’étais enfant, nous allions en vacances à La Baule où mes grands-parents avaient fait construire une villa en 1912, avenue de la concorde, « la villa Cybèle ».
J’ai tout gardé en mémoire, et pourtant j’étais une petite fille, puisque cette villa a été vendu alors que je n’avais que 6 ou 7 ans. Je vois cette maison et si j’allais à La Baule aujourd’hui je la reconnaîtrais tout de suite.
Je revois le bureau de mon grand-père, il y avait un grand vase dans lequel il y avait des plumes de paon.
Je me souviens de la salle de bain, qui avait des murs jaune vif !
Mon grand-père et ma grand-mère se rendaient à La Baule en train, avec tous leurs oiseaux, ma grand-mère avait de nombreux serins ! et c’est avec plusieurs cages qu’ils entreprenaient le voyage.
A la Baule, c’est aussi le souvenir de ma grande sœur âgée de 7 ans qui suite à une appendicite mal soignée est décédée, moi alors je n’avais qu’un an !

Ma mère, comme beaucoup de femmes à cette époque, ne travaillait pas.
Mon père travaillait dans une entreprise « L’Edifice » qui fabriquait des jeux de construction en bois plutôt destinés aux garçons, moi cela ne m’intéressait pas, j’aurais aimé avoir un train électrique, un chemin de fer électrique !

J’ai une sœur, âge de 3 ans de moins, qui vit en Bretagne dans un manoir.

Je suis allée à l’école privée, « aux cours Hattemer » rue Anatole de la forge, Paris 17ème.
En 1940, nous sommes partis à Arcy-sur-Cure, un village près d’Auxerre dans l’Yonne et nous y sommes restés 2 ans.

Mes parents ont dû se séparer de notre logement parisien.
Mes oncles ont été mobilisés, nous étions avec mes tantes et cousins.
Mon père, lui n’a pas été mobilisé, je ne me souviens pas pourquoi. Il est devenu chauffeur de taxi à Auxerre, pour subvenir aux besoins de la famille.

Durant cette période, j’ai été scolarisé à l’école communale d’Arcy-sur-Cure. J’ai obtenu mon certificat d’étude et reçu un dictionnaire !
Rentrée à Paris, je suis allée à l’école de la providence, puis intégré la chambre syndicale de la couture et obtenu un brevet professionnel.

Je me suis mariée en 1959 et ma fille est née en 1960, Anne-Elisabeth, que l’on a toujours appelé « Anouchka ». Maintenant, je suis grand-mère de 3 petits-enfants et arrière-grand-mère d’un petit garçon et bientôt d’une petite fille.

J’ai connu mon mari, lors de mon premier emploi, en effet je travaillais dans une entreprise familiale de vêtement sur-mesure pour femme.

C’était une belle entreprise familiale, le magasin se trouvait Bd Hausmann à Paris et possédait 2 boutiques en Angleterre. Malheureusement, comme beaucoup, d’entreprises familiales, les enfants n’ont pas su gérer….

Ensuite, j’ai travaillé chez moi, j’ai fait la robe de mariée de ma sœur et d’amies. Mon mari m’a poussé alors pour que je trouve un travail à l’extérieur et différent.
J’ai travaillé, comme secrétaire médicale, à l’hôpital Cochin, dans le service du professeur Léger, chirurgien abdominal.
Tous les samedis matin, j’assistais aux réunions de service, dans l’amphithéâtre, où les médecins et infirmières échangeaient sur les patients venus dans le service la semaine précédente. Je garde un très bon souvenir de cette période, qui a duré 15 ans.

Ensuite, j’ai été muté, dans des labos, rue des saints-pères, puis près de Jussieu.
J’ai été amené à taper à la machine à écrire, des comptes-rendus en anglais et bien je trouve que c’est plus facile de taper de l’anglais que du français !
Je comprends bien l’anglais et je le parle, pas aussi bien que ma sœur qui a travaillé dans une agence de voyage, je me débrouille.

J’ai pris ma retraite à 60 ans ».

 

Pourquoi Mahéru ?
« En 1980, nous avons décidé avec mon mari, de trouver une résidence secondaire pas trop loin de Paris. Nous nous promenions avec un ami médecin de Bagnoles de l’Orne. Par hasard, nous sommes passés dans cette belle région, nous l’avons trouvé très jolie et nous avons visité 2 maisons.

Nous voulions une gare à proximité. La gare de Sainte-Gauburge était fonctionnelle et plus fréquentée dans les années 80 !
Nous avons décidé de nous poser à la Gaubergerie.
Et nous sommes venus passer nos week-ends et les vacances dans ce bel environnement.

Mon seul regret, est de ne plus pouvoir conduire !
En 2019, ma voiture a été accidenté par un chauffard qui m’a coupé la route, il l’a rendu inutilisable. Et maintenant, je dépends soit de gentils voisins qui me covoiturent ou de taxis. Cela est un peu gênant ».

 

Qu’est-ce que vous aimez à Mahéru ?
« Le calme, mes voisins très gentils, la vue magnifique qui me comble chaque jour ».

 

Souhaits pour Mahéru :
« J’aimerais un commerce, qui mettrait de la vie dans le bourg, des rencontres ».

 

Portraits Mahusiens : « Si vous étiez… »
Un animal : « Un chat – c’est un animal tranquille, calme, le mien me tient compagnie et lorsque je pars, je l’emmène avec moi. Il me suit dans mes escapades parisiennes ou chez ma fille dans le sud de la France ».
Un arbre : « Un cerisier – il donnerait des cerises, j’aime ses fleurs au printemps… »
Une ville : « Aix-en-Provence – c’est une belle ville ensoleillée, ou de fabuleuses expositions sont organisées ».

 

Un personnage célèbre marquant :
« Déçue par Henry IV, j’admire Simone Weil, je trouve qu’elle fût une femme extraordinaire, je ne suis pas sûr que j’aurais été capable de supporter ce qu’elle a enduré dans sa vie :  les camps de concentration.
Elle était admirable, bien, posée, discrète. Elle s’est imposée en politique grâce à toutes ses qualités ».

 

Quel événement historique vous a marqué….
« La révolution – Pourquoi tous ces massacres inutiles, c’est inacceptable, on aurait pu destituer le roi, lui laisser la vie sauve, le mettre en résidence surveillée dans un château plus petit et le laisser vivre en paix, sans avoir besoin de le massacrer.
Cela me scandalise, tuer pourquoi » ?

 

Qu‘est-ce que vous aimez, quelles sont vos passions … :
« J’aime la peinture, Turner, le clair-obscur et le flou de ses peintures.
La musique classique, Beethoven et ses symphonies, je regarde la chaîne Mezzo, je suis contrariée je n’arrive plus à la capter en ce moment.
J’aime aussi Simon Rattle, un grand chef d’orchestre, qui après Berlin dirige maintenant l’orchestre symphonique de Londres.
J’aime beaucoup lire, Gonzague Saint Bris.
Actuellement je termine  “Pavillon de femmes”  de Pearl Buck ».

 

Quels sont vos rêves, qu’auriez-vous aimé faire ou être ?
« J’aurais aimé être danseuse.
Danseuse de ballet, je suis très admirative de la légèreté, de la beauté de leurs mouvements. J’aurais aimé danseuse de ballet comme Margot Fonteyn, danseuse britannique formée au palais Royal Ballet School de Londres.
J’aime beaucoup l’opéra-ballet « Eugène Onegin » de Tchaïkovski ».

 

Publié le 4 Décembre 2021