Frank Duval

« Je suis né à Pont l’Abbé dans le Finistère sud en 1975.
J’ai fait toute ma scolarité du CP au Bac à Fougères en Ille et Vilaine.
J’ai obtenu un bac C puis je suis allé à la Fac de Rennes section biologie.
Ensuite je me suis réorienté vers l’audio-visuel. A 20 ans, Je suis parti à Paris faire une école de son intitulée Institut Supérieur Technique du Son, ISTS. C’est une formation en 3 ans avec des stages durant les années d’étude.
Au départ j’étais plutôt orienté vers la prise de son dans le milieu de la musique, je m’imaginais suivre un groupe et les sonoriser, être leur ingénieur du son. Beaucoup de groupe de musique se déplace avec leur ingénieur son pendant les tournées, les concerts et bien sur les enregistrements des albums. Mais les rencontres à l’école et certains profs m’ont fait basculer vers le cinéma. J’ai alors pris comme option de troisième année la filière son au cinéma et sur les tournages. Au cours de cette scolarité j’ai fait des stages en doublage en studio, en production d’émissions de radio,

En sortie d’école, j’ai travaillé chez Jean-Pierre Ruh dans sa boite de location d’équipement audio (un ingénieur du son renommé).
J’ai été preneur de son et perchman sur beaucoup de courts métrages.

Et comme on dit petit à petit l’oiseau fait son nid. Les expériences s’accumulent. Les contacts aussi.

J’ai été 20 ans perchman et j’assistais l’ingénieur du son sur les tournages. Je suis maintenant chef à mon tour.

Mes derniers grands tournages les plus récents, « Novembre » de Cédric Jimenez (sortie 2022), « La Traversée » de Varante Soudjian (sortie 2022), « les Tuche 4 » d’Olivier Baroux.

Être perchman consiste à manier la perche le plus finement possible. On cherche à être le plus près possible de l’acteur, mais on ne doit pas être vu, on ne doit pas être dans le cadre, on ne doit pas cacher la lumière …on se place ou on peut en tenant compte des caméras, et on s’approche du son attendu.

Être « Ingé Son » c’est être responsable de la prise de son et de la qualité des enregistrements.

 Lors d’une scène il peut y avoir plusieurs perchmans, les acteurs ont aussi des micro HF, ce sont de petits micros reliés à un émetteur HF. La conjonction de la perche et des micros HF permet au son direct de prendre son ampleur, le micro-cravate apportant une constance et la perche de l’air.

L’ingénieur du son travaille avec un enregistreur multipiste, un véritable ordinateur dédié pour la prise de son, capable d’être trimbaler dans le désert ou sur la banquise et d’enregistrer pleins de sources en simultané.

Il mixe toutes les sources sonores captées par ses micros et s’assurent que tous les niveaux sont corrects et que tous les sons utiles sont bien enregistrés !

Lors du montage son une autre équipe nettoie tous les bruits parasites et étoffe la matière sonore en ajoutant des bruitages, de la musique, des ambiances…

Ensuite c’est le mixage final, une opération qui consiste à doser tous les sons.

J’aime mon métier, l’ambiance des tournages, la rigueur et l’exigence, et cette certaine dose de liberté du milieu du cinéma.

Quand on travaille sur le son, on est dans l’action et au service de la mise en scène.

Si je devais donner un conseil à des jeunes qui voudraient se lancer dans ce milieu, il est préférable de commencer par une école qui permet d’avoir une technicité, pénétrer le milieu, se faire des relations notamment avec les autres élèves. Les stages ouvrent les premières portes, les tournages permettent de se créer un réseau et au final c’est le côté humain qui l’emporte.

Je garde de très bon souvenir de ces 20 années passées : des tournages en Thaïlande, au Brésil, en Espagne, en Finlande, en Russie et surtout à travers la France.

En tournage, nous sommes un peu hors « de la vie quotidienne », dans un collectif qui œuvre de concert pour obtenir le meilleur de chacun.

Concilier une vie de famille et ce métier est parfois difficile. Nous pouvons partir 2 mois et ne pas rentrer. On enchaine des périodes fast avec des périodes de calme plat.

Être Intermittent du spectacle amène une vie singulière, sans cesse à la recherche de contrat et avec un rythme non classique. Cela nécessite une vraie organisation familiale et demande une grande adaptation et compréhension du conjoint et de la famille. Les tournages, ce sont des bulles qui changent à chaque tournage, les équipes changent et à chaque nouveau projet est une nouvelle aventure qui commence. Et dans la grande majorité des cas c’est une belle aventure ».

 

Pourquoi Mahéru ?
« Cette vie atypique, nous a conduit à nous projeter pour privilégier les moments de non activité, et nous organiser un cocon à la campagne, un endroit à nous. J’ai trois enfants dont 2 petits.

La fréquence des tournages à Paris et région oblige d’avoir un pied à terre à Paris ou banlieue. Je loue donc un appartement là-bas pour le boulot et j’ai acquis ma maison   ici à Mahéru en 2018.

Nous avons cherché à 2 h de Paris sur la route de la Bretagne.

Le Perche est devenu le centre de nos recherches pour sa localisation et la beauté de ses paysages. Nous avons contacté une agence à Mortagne et visité 5 ou 6 maisons dans la région autour de Mortagne. Et c’est cette maison à Mahéru qui nous a emballé. C’est une des premières maisons que nous avions visitées. Nous avons été séduits par la vallée, l’environnement calme au bout d’un chemin, le jardin. Cette maison était habitable d’emblée, même si de petits travaux étaient les bienvenu ».

 

Souhaits pour Mahéru :
« Nous ne connaissons pas trop encore Mahéru, c’est assez étendu je crois et il n’y a pas de “centre-ville.

Je souhaite que Mahéru et ses habitants se portent au mieux ! Je serais ravi de pouvoir participer à une fête de village, et discuter autour d’un bon cidre ou d’une bonne bière, brassée à Mahéru je crois ».

 

Portraits Mahusiens : « Si vous étiez… »
Un animal : « Un escargot, ils ont l’air bien, ils sortent quand il pleut ! Et ils adorent la salade !»
Un arbre : « Un tilleul, il est dans mon jardin, magnifique et quasiment tout est comestible ».
Un son : « Un souffle, très dur à capter, on entend les effets du vent sur la matière et pas le vent lui-même ».
Un pays : « L’Islande que j’ai découvert en vacances, un drôle d’endroit qui vaut vraiment le détour ».

 

Un personnage célèbre marquant :
« Dark Vador, c’est le héros mythique d’un univers ou le bien et le mal lutte sans merci. Sa première apparition dans le film de Lucas est grandiose. Il aura le droit à une hexalogie, il est au cœur de l’univers de Star Wars. C’est un personnage fascinant. »

 

Quel événement historique vous a marqué….
« La coupe du monde de 1998, c’était énorme. Première étoile pour la France, une équipe du tonnerre et tant d’émotions ! J’avais 23 ans. Et 1 et 2 et 3 zéro face au Brésil ! ».

 

Qu‘est-ce que vous aimez, quelles sont vos passions… :
« J’aime jouer aux échecs, et je serais ravi de rencontrer des joueurs ici à Mahéru ! je joue souvent ligne sur Chess.com.
J’aime beaucoup aussi les jeux en général, jeux vidéo et jeux sur table.
J’aime beaucoup la musique, avec des gouts plutôt éclectique, classique, jazz, rock, reggae… je pratique modestement la basse électrique.
J’aime le cinéma de science-fiction, de genre, d’auteur, psychologique, les films américains » ….

 

Quels sont vos rêves, qu’auriez-vous aimé faire ou être ?
« J’aimerais pouvoir voyager dans le temps, faire un tour 2000 ans en arrière.
Et voir Mahéru dans 200 ans !»