Julie ……

« Je suis née en 1948 à Tucson en Arizona.
Mon père était dans l’armée de l’air – au début de la 2ème guerre mondiale, il s’est enrôlé dans l’air force de Canada, mais après l’attaque sur Pearl Harbour il a été transféré dans la US Air Force. C’est pour ça que je suis née à Tucson, sa base juste après la guerre.

Ma mère et mon père et toute la famille étaient du Massachusetts, en Nouvelle Angleterre. Mes arrières grands-parents maternels étaient irlandais, mais les ancêtres de mon père ont participé à la Révolution, et à la colonisation de Nouvelle Angleterre depuis 1630, quelques-uns étaient Huguenots !

A 11 ans nous avons déménagé à New-York.

J’ai fait mes études supérieures à l’université de Columbia à New-York, de littérature comparative – Français et Anglais.

J’ai travaillé dans une librairie à New York et dans une maison d’édition à Boston.

J’étais passionnée par la littérature celtique, ce qui m’a amené à partir pour le Pays de Galles, une année pour poursuivre des études dans ma spécialité.

J’ai fait une maitrise spécialisée en études celtiques et aussi une maitrise de la littérature anglaise et américaine à Harvard en Massachusetts. Pendant 3 ans j’ai été enseignante au Trinity Collège à Dublin.

Après, j’ai habité Londres, mais je n’avais pas de permis de travail et j’ai pensé que je devrais rentrer aux Etats-Unis, quand j’ai rencontré Clive, mon futur mari !
Nous nous sommes mariés en 1979. J’ai enseigné dans différents collèges et j’ai décidé de reprendre un doctorat de littérature Américaine à l’Université de Londres, pour me permettre d’accéder à un poste à l’université.

Suite à la mutation de Clive en France, nous sommes partis habiter à Paris. J’ai trouvé du travail en enseignant l’anglais.

J’ai enseigné l’anglais aux conducteurs des Orly bus, dans l’Ecole des Ingénieurs de la Ville de Paris, et à Sciences-Po.

J’ai posé ma candidature d’habilitation pour devenir maitre de conférences à un poste à l’université de littérature Américaine, Anglaise.

Le dossier était long à constituer et nous devions passer devant un comité d’expert.
J’ai aussi enseigné à partir des années 90 à l’Université d’Evry Val d’Essonne et je suis devenue maitre de conférences.

Puis j’ai travaillé pour The American University of Paris, une université privée pour étudiants français et internationaux situé dans le 7ème arrondissement près de la tour Eiffel ».

 

Pourquoi Mahéru ?
« Depuis 1986, nous vivons en France, nous avons toujours rêvé d’avoir une maison à la campagne. En 1992 nous avons décidé de réaliser ce rêve.

A cette époque, nous nous déplacions en moto, nous sommes partis à l’ouest, nous avons pris la N12 et nous sommes arrivés à Mortagne. A l’entrée de cette ville il y avait 3 agences immobilières.

Nous avons pensé de passer plusieurs mois à visiter cette belle région, mais nous avons trouvé notre future maison le deuxième week-end. Cette maison à Mahéru était vide depuis plus de 10 ans, elle n’avait ni eau ni électricité, donc elle était dans notre budget.

Nous avons acheté cette maison, attirés par les herbes folles et les papillons qui (avec les orties et les ronces) envahissaient le champ. Le terrain permettait de faire un jardin, un potager et planter les arbres. »

 

Ce que j’aime à Mahéru :
« Le paysage, la nature, et les gens ! Dans nos premières années à Mahéru, notre voisine Mme. Marguerite Le Compte était une grande amie.

 

Souhaits pour Mahéru :
« J’aimerais des animations qui nous permettraient de rencontrer les habitants de Mahéru. J’avoue que quand nous travaillions encore, nous faisions les allers-retours, nous restions dans notre havre de paix, nous faisions nos courses à Moulins La Marche, nous n’allions  presque jamais au bourg de Mahéru. Maintenant que nous sommes résidents à Mahéru, nous aimerions rencontres les Mahusiens !

On pourrait imaginer des rencontres pour échanger des plantes, des concerts à l’église que nous avons rarement l’occasion de visiter. Nous avions participé à la dotation pour la réfection des peintures, et c’est dommage de ne pas organiser des événements dans cette belle église.

 

Portraits Mahusiens : « Si vous étiez… »
Un animal : « Un cheval, je suis née dans le désert, dans le grand ouest américain »
Un arbre : « Un charme, j’en ai un dans mon jardin, chaque jour je mets ma main dessus et je lui dis bonjour ».
Une fleur : Un ellébore, pour moi c’est un esprit de beauté, elle fleurit en Février, Mars quand on n’a pas encore de fleur ».
Une ville, un pays : « La Bretagne, la Normandie, la gaule ancienne. J’aime la mer j’ai un lien avec le côté Celte. J’aime bien les vikings aussi».

 

Un personnage célèbre marquant :
« Maud Gonne Mac Bride (1866-1953) : Comédienne et militante de la cause irlandaise ».

 

Quel événement historique vous a marqué….
« La guerre en Irak déclarée par Georges Bush. J’ai alors décidé de prendre la nationalité française. La France a demandé que Clive explique pourquoi il ne voulait pas être français. La solution le plus simple a été de faire la demande ensemble. Avec le Royaume Uni membre de la communauté européenne ça semblait pas nécessaire pour Clive. Après Brexit nous sommes très heureux d’être citoyens de la République Française.

Lors de la cérémonie d’accueil dans la citoyenneté française, nous avons été reçus sur l’ile de la cité par le préfet. Nous étions 60 personnes de presque tous les pays du monde, chaque personne a été introduite, nous avons chanté la marseillaise, cela a été très émouvant. Nous avons reçu un certificat de naissance et de mariage et un livret de famille français. Cela nous a demandé 2 à 3 ans de démarche. Nous votons en France, et nous sommes assidus »

La guerre du Vietnam : c’est pour cela que j’ai quitté les états unis. Je trouvais que ce n’était pas beau d’être américain et ça été le début d’une grande déception ».

 

Qu‘est-ce que vous aimez, quelles sont vos passions … :
« J’aime le tissage, le jardinage et Clive ».

 

Quels sont vos rêves, qu’auriez-vous aimé faire ou être ?
« Je voudrais écrire un roman un jour. Je voudrais aussi voir les aurores boréales une nuit ».

 

Julie Thomas