Noel Pennetier

«Je suis né à Noirmoutier-en -l’Île, il y a 70 ans.

Toute ma famille maternelle est native de l’île. Mon grand-père maternel était marin. Pendant la guerre il était second sur un bateau baliseur. Les bateaux baliseurs sont ceux qui construisent les phares et les balises en mer, sur les rochers.

Ces marins travaillent selon les horaires des marées, parfois la nuit, ils tiraient une plate pour transporter les matériaux, et se laissaient déposer sur le site avec la marée descendante. Ils travaillaient donc jusqu’à la marée suivante. Lorsque mon père est venu sur l’Île, il s’est fait embaucher sur ce bateau. Il s’agissait d’un vieux gréement, Le Martroger, toujours visible à Noirmoutier.

Pour ma part j’étais plus attiré par les animaux que par la mer. Un grand oncle qui habitait près de chez moi, comme un deuxième grand-père, possédait un cheval de trait. Cet oncle était paysan et, très jeune, j’allais avec lui le jeudi ramasser le goémon, ces algues que l’on trouve sur les plages en hiver lors des grandes marées. Elles servent à enrichir les sols pour la culture des fameuses patates, “la bonote”.

Un ami de mes parents avait un frère dans l’Orne, qui possédait un haras. J’y suis venu à 17 ans et au bout de quelques mois j’étais étalonnier. J’y suis resté 6 ans puis je suis allé près de Vernon, toujours dans un haras de pur-sang où j’avais un poste de responsable. Entre-temps je me suis marié et j’ai eu 3 filles. En parallèle avec mon travail, j’avais monté un petit « centre équestre » dans le village où je vivais, au bord de la Seine, qui était pour la moitié habité par des parisiens en résidences secondaires. Ceux-ci me racontaient qu’ils avaient du mal à faire venir leurs jeunes en province mais par l’attrait du cheval, après quelques années c’étaient les jeunes qui incitaient les parents à venir.

En 1982, avec l’arrivée de Mitterrand et de l’ISF, mon patron qui était âgé a vendu le haras. Par relation, je suis venu à La Louvière. Je perdais mon logement, mes herbages, et ma troisième fille allait naître. Je souhaitais garder mes chevaux et on m’a proposé de les accueillir au haras de La Bourdonnière chez les parents de M. Pierre-Marie Desclos.

En 1986, ma plus jeune fille avait 3 ans, la maman a décidé d’aller vivre au soleil. Elle est partie dans le sud et m’a laissé mes 3 filles. Nous avons vécu comme cela pendant 15 ans. Ça a été une période magnifique, pas toujours facile, mais que je revivrais sans hésiter s’il le fallait. Des liens très forts se sont tissés entre nous.
Pendant ces années-là, j’avais fait la rencontre d’une jeune femme de la région parisienne qui passait beaucoup de temps avec nous. Nous avons fini par nous marier et l’année suivante mon fils est né. Il va avoir 20 ans cette année, il est étudiant à la Fac de Caen et vient toujours passer ses week-ends à Mahéru.

J’ai acquis un herbage pour mes chevaux sur lequel j’ai construit un abri. Après agrandissement et deux permis de construire, c’est devenu ma maison que j’ai bâtis moi-même ».

 

Ce que j’aime  à Mahéru :
«  Ce que j’aime à Maheru c’est la nature, le cadre de vie et le calme qui est primordial ».

 

Souhaits pour Mahéru :
« Mon souhait serait que Maheru reste longtemps intact ».

 

Portraits Mahusiens : « Si vous étiez… »
« Si je devais choisir un animal, je choisirais l’oiseau car il représente la liberté.

Un arbre : un vieil olivier, cela évoque la sagesse.
Un pays : La France, qui a été L’exemple de la démocratie et très envié encore aujourd’hui        dans le monde ».

 

Personnages célèbres marquants :
« Martin Luther King ou L’Abbé Pierre car ils ont consacré leur vie à une cause ».

 

Quel événement historique vous a marqué….
« La déclaration des droits de l’Homme ».

 

Qu‘est-ce que vous aimez, quelles sont vos passions … :
« J’aime beaucoup lire, et je suis très éclectique dans mes lectures. Parmi mes auteurs favoris,      Ken Follet, Dan Brown, John Grisham, et beaucoup d’auteurs français comme Granger.
J’aime beaucoup la musique, variété en tous genres et j’aime bien aussi le classique.
Un des derniers films qui m’ait beaucoup marqué : « Green Book », plusieurs fois oscarisé,       qui traite de la ségrégation des noirs dans les états du sud des Etats-Unis  ».

 

Noel Enfant

 

Publié le 22 Janvier 2022