« Je suis né en 1958, au Havre.
Mes parents étaient dans l’enseignement, et nous avons déménagé au gré des mutations. De 2 à 6 ans, j’ai habité Caen puis nous sommes partis à Poitiers ou j’ai fait ma scolarité.
Après un Bac C, je suis parti à 18 ans faire mes études d’ingénieur en agronomie à l’école « Paris-Grignon » (78), la plus ancienne des écoles d’agriculture et d’agronomie française.
J’ai ensuite débuté dans l’Yonne dans une coopérative d’élevage.
Je me suis marié en aout 1985 à la mairie de Mahéru et c’est Pierre Desclos maire à cette époque qui nous a mariés. Nous sommes devenus parents de trois fils.
Ma femme a obtenu un poste sur Paris, et j’ai donc entrepris une reconversion professionnelle en informatique, domaine en plein essor dans ces années.
Après une formation de 15 jours, j’ai travaillé dans plusieurs entreprises.
En premier dans une banque, l’objectif, mettre en place leur base de données.
En 1986, nous sommes partis à Clermont Ferrand (Puy-de-Dôme) où j’étais prestataire en informatique, chez Michelin, toujours pour mettre en place leur base de données.
De 1988 à 2013, nous nous sommes installés pour 20 ans dans le Beaujolais et j’ai travaillé chez Rhône Poulenc.
En 2013, j’ai géré pendant deux ans une ferme qui faisait de la sélection de céréales à Milly la Forêt (Essonne).
J’ai toujours eu envie de retourner dans l’agriculture, j’ai toujours gardé cela en objectif, dans ma tête…
En 2015, j’ai lancé une activité de maraîchage au Buisson de Fay à cheval entre Fay et Mahéru, là où mes ancêtres étaient agriculteurs.
J’ai démarré en bio d’emblée, et je vends mes produits à la ferme, le mercredi et le samedi matin. Quand j’ai démarré j’étais le seul maraîcher dans un rayon de 10 km. Aujourd’hui, nous sommes six !
Pour ma part, mon exploitation a bien fonctionné et je m’arrête fin décembre 2021.
Nous allons bouger un peu plus car cette activité nous a fixés « à la terre », nos enfants sont dispersés à travers le monde, un en Côte d’ivoire, un au Texas et un à Paris.
J’ai aimé cette expérience, je vis dehors, je suis mon patron, je travaille seul mais je vois du monde grâce à la vente directe.
J’ai aussi des pommiers et je fais du jus de pomme, ma femme produit du miel.
Ce qui est très important, quand on démarre une telle activité, un conseil que m’avait donné la chambre d’agriculture : la production ne suffit pas, il faut pouvoir la vendre.
Le travail de la terre c’est une chose, mais comment on va vendre la production en est une autre et pas la moindre. Surtout, il ne faut jamais se résigner, il faut trouver les ressources pour avancer.
Je suis adhérent à l’association « maraîchage sol vivant », On cultive la terre et la terre fait pousser ma plante. On cultive sur un sol vivant, je travaille très peu le sol. La conception de cette association est assez proche de la permaculture ».
Comment et pourquoi Mahéru ?
« Une partie de ma famille est originaire de Mahéru. Mes ancêtres sont au cimetière de Mahéru, j’ai passé mes week-ends et toutes mes vacances à Mahéru.
Mon grand-père avait une ferme au Buisson de Fay puis au Val David à Mahéru. Le frère et la sœur de mon père ont été tous deux paysans l’un à Fay, l’autre à Mahéru ».
Souvenirs d’enfance à Mahéru :
« Je me souviens de l’épicerie bar « Chez Mathilde » où on allait avec mon copain Gérard Lecocq.
Je me souviens aussi des périodes des foins et des moissons.
Quand j’avais 15 ans et il y avait vraiment plus de vie que maintenant à Mahéru, car il y avait plus de monde et d’animation.
Il y avait beaucoup de paysans, par exemple au Buisson, il y avait 4 fermes, 60 ans après, il n’y en a plus une seule ! »
Souhaits pour Mahéru :
« J’aimerais qu’on retrouve une dimension humaine et agricole.
J’aimerais que des activités de maraîchage s’implantent ».
Portraits Mahusiens : « Si vous étiez… »
Un animal : « un chien, plus précisément un Fox. Je me souviens du fox de mon grand-père qui allait à la chasse »
Un arbre : « un pommier, c’est la Normandie, le cidre, le calvados, la pomme ».
Quel événement historique vous a marqué… :
« L’arrivée des américains sur la lune, mes parents m’ont réveillé pour que je voie l’alunissage ».
Qu‘est-ce que vous aimez, quelles sont vos passions … :
« J’aime la musique : les Rolling Stones, Genesis, Les Who.
J’aime être dehors, la vie en plein air ».
Quels sont vos rêves, qu’auriez-vous aimé faire ou être ?
« Être agriculteur, mon rêve depuis mon enfance, faire de l’élevage de bovins, vache laitière Normande ».