Jean-Marie Billard-Madrières

« Je suis né en 1952, dans les Yvelines. Mes origines familiales sont Aveyronnaises mon grand-père était vigneron.
J’ai vécu mes premières années rue du vieux colombier à Paris dans une chambre de bonne ! En 26 ans mes parents ont déménagé 24 fois !
Mon père était psychologue en entreprise, il travaillait sur l’organisation du travail, ma mère était sans profession.
J’ai effectué toute ma scolarité à Paris. De la cinquième à la première, j’ai été au lycée Paul Valery dans le 12ème arrondissement.

J’ai fait Sup de Co à Amiens, je voulais faire une école de commerce mais pas une école traditionnelle. Sup de Co Amiens avait un fonctionnement propre à elle et s’était créée sur les fondamentaux « libres enfants de Summerhill » qui prônent une éducation nouvelle dont les bases sont : l’autonomie et l’autogestion, chaque personne à une voix, à titre d’exemple, le vendredi les enseignants et les élèves parlaient ensemble.
« Libres enfants de Summerhill » d’Alexander Neill, fût un ouvrage de référence dans les années 70.
Nous avons vécu des expériences inoubliables par exemple : nous avions 3 mois pour créer notre entreprise, reparti en groupe nous travaillions sur ce projet, les profs étaient disponibles pour nous, à notre écoute, mais c’était à nous de trouver les clefs ! L’envie est la clé de toutes les motivations.
Le cursus durait 3 ans.
Comme toutes les écoles de commerce avait un examen final commun, 3 mois avant la date nous avons bachoté pour nous préparer à l’examen final. J’ai réalisé pour mon diplôme de l’école de commerce un diaporama sonorisé, ce qui à cette époque était réellement original.
20 ans, plus tard j’ai monté un centre de formation professionnelle en m’inspirant de cette expérience inédite !

En 1972, après ce diplôme, j’ai démarré ma vie professionnelle en étant photographe dans l’Aveyron.
J’ai été assistant d’un photographe travaillant avec Jeanloup Sieff et fait une école de photographe en candidat libre. Je faisais de la photo argentique en noir et blanc.
Ma carrière de photographe a pris fin avec l’arrivée du numérique. Cela ne correspondait plus à mon idéal photographique et en 1990 j’ai entrepris une formation de reconversion dans le montage vidéo, ce qui fut le fil conducteur de ma deuxième partie de vie professionnelle.
Ma première expérience dans ce domaine : j’ai travaillé en Seine-Saint-Denis et encadré des jeunes à la cité des 4000 à la Courneuve et dans une association à St-Denis afin de les former comme assistant multimédia.
En 1992, j’ai fait 3 mois de stage dans le service audio- visuel d’une grande société qui réalisait des films publicitaires pour Cetelem, Cardif et certaines banques…. Ils utilisaient un matériel innovant pour l’époque : ils faisaient du montage audio-visuel sur ordinateur ! Je suis devenu expert dans cette voie novatrice. Je suis alors devenu le responsable de la partie numérique d’un centre de formation audiovisuel à Montreuil. Notre domaine : la production, la post -production, le montage et cela sur du matériel peu connu ou que peu de personnes savaient utiliser.  A 40 ans je suis devenu monteur et donc intermittent du spectacle.
Fidèle à ma formation et aux fondamentaux des « libres enfants de Summerhill », j’ai monté une association de monteur, dont le concept était le partage d’information.

Puis j’ai créé une entreprise « la compagnie des lapins bleus » clin d’œil à Charlebois dans Emilie Jolie, dans le 14ème arrondissement de Paris dans une boite de prod d’un ami, puis à Ivry sur seine (Val de marne). Je vendais du “jus de cerveau » ! La compagnie des lapins bleus était un centre de formation professionnel dans le domaine de l’audiovisuel.
En 2017, j’ai vendu ma société, et pris ma retraite ».

 

Comment et pourquoi Mahéru ?
« En décembre 1994, nous avons cherché une résidence secondaire, 2 heures autour de Paris. Nos premières recherches, dans d’autres régions, ne nous satisfaisaient pas : environnent plat, maison moche … Ma sœur avait une maison au Plantis, nous cherchions une longère. Un jour en me promenant en voiture, avec mon fils petit, qui ne voulait jamais dormir, je suis passé par hasard devant l’ancien presbytère de Mahéru, la maison semblait vide et inhabitée. Nous sommes repassés devant avec ma femme le lendemain et nous avons eu vraiment un coup de foudre.
Par le hasard, elle a été mise en vente dans la même période alors qu‘elle était inhabitée depuis 7 ans.
Pendant 20 ans nous sommes venus en Week end et en vacances.
Depuis 3 ans c’est notre résidence principale ».

 

Qu’est-ce que vous aimez à Mahéru ?
« Le calme, les voisins sympas, le paysage vallonné. Tous nos amis qui viennent à Mahéru tombent amoureux de la maison et de son environnement ».

 

Souhaits pour Mahéru
« Une vie communautaire plus développée.
Que soit développée une énergie verte qui pourrait alimenter par exemple le lampadaire de la commune et les bâtiments communaux, pour commencer.
Une plus grande implication des habitants de la commune dans sa gestion, avec des votations citoyennes.
Des groupes de réflexions, pour développer la commune, des groupes de travail pour aider en fonction des compétences de chacun, sur des domaines concernés par la commune par exemple le développement de la Fibre tant attendue par tous.
Des événements culturels, une fois par semestre, par exemple des concerts, des événements en rapport avec l’église, etc. »

 

Portrait Mahusien si vous étiez 
Un arbre : « un chêne – parce que le chêne met en relation entre le ciel et la terre, je suis moi-même un maillon, la vie est une chaîne ».
Un moment de la journée : « la fin de journée, j’aime la vue sur la vallée, le soleil du soir, accompagnée d’une bière fraîche ».
Un paysage « le vallon du Coudray à Mahéru – c’est beau quel que soit le temps et le moment de la journée ou de la saison ».
Un lieu « l’Aveyron – c’est magnifique le sud-ouest de l’Aveyron, le Ségala, ce sont mes origines ».

Un personnage célèbre marquant … :
« Raphaël Glucksmann – « J’accuse » : Discours devant le parlement européen le 17 décembre 2020 concernant l’esclavage des Ouïghours et exigeant des sanctions ciblées contre les responsables chinois de la répression et le bannissement de notre marché des produits du travail forcé.
Alexander Sutherland Neill – « libres enfants de Summerhill ».

 

Quel événement historique vous a marqué … :
« Mai 1968, cette période m’a fait entrer dans l’âge adulte, cela m’a permis de confronter mes idées ».

 

 Qu’est-ce que vous aimez, quelles sont vos passions :
« La photo : Willy Ronis – Jeanloup Sieff – Edouard Boubat »
« Les Livres : Fred Vargas – Marie-Hélène Lafon « histoire du fils »
« La Musique : le Blues, Paul Personne, Jacques Higelin … »

 

 Quels sont vos rêves, qu’auriez-vous aimé faire ou être ? :
« Un de mes rêves rencontrer Higelin ce qui m’est arrivé près du théâtre de la ville à Paris. Nous avons passé une heure ensemble pendant que sa femme et son fils sont allés voir la pièce de théâtre.
Participer à la vie.
Qu’autour de moi soit harmonie et paix ».

 

Publié le 13 Novembre 2021