Stéphane Wahlen

« Je suis né en novembre1962 à Marseille, mon père était néerlandais et ma mère suisse canadienne ! 

Ils se sont rencontrés aux USA où ils vivaient. Mon père était ingénieur et travaillait en Californie pour la Shell.

Ils sont partis en 1958 aux Pays-Bas.

Après le soleil californien, ma mère n’a pas supporté sa vie dans une petite ville côtière des Pays Bas et ils décidèrent de repartir.

Deux solutions étaient possibles, soit un retour aux USA, soit une mutation sur l’étang de Berre, près de Marseille !

Ils ont choisi la France, plus proche de la famille.

Je suis le deuxième de la fratrie, je suis resté à Marseille jusqu’à mes 14 -15 ans !

On a vécu à Marseille au-dessus de la corniche dans le 8ème arrondissement, un quartier très agréable. Je garde un souvenir extraordinaire de cet environnement et de cette période de vie.

Après 25 ans à la Shell, mon père a décidé de quitter la société. Il ne supportait plus l’ambiance et a trouvé un job sur Paris toujours dans le pétrole.

On habitait Garches (92), j‘ai effectué ma scolarité à Saint-Cloud puis à Boulogne Billancourt.

De Marseille à Paris, le changement fut compliqué et j’ai déprimé la première année. J’ai toujours essayé de retrouver la lumière de la Provence et dès mes études terminées, je suis parti vivre à l’étranger. Boston 2 ans, Los Angeles 3 ans, Mexico 3 ans, Barcelone 2 ans… avec quelques rapides passages entre à Paris.

J’ai fait une école de commerce, je voulais faire de la publicité ayant toujours été branché par les belles images et les belles histoires !

J’ai fait mon Service National en coopération pour Bull à Boston durant 18 mois. 

Même si la lumière était belle, je trouvais qu’il faisait très froid et donc je suis parti travailler à Los Angeles pour une agence de pub, Saatchi et Saatchi comme chef de pub junior. A l’époque, je travaillais à la coordination internationale pour des marques comme : LA Gear, Yamaha, en tant qu’assistant chef de pub, puis chef de pub, commercial d ‘agence …  Et en l’absence d’internet, ma première année, j’ai l’impression d’avoir passé un master de fax machine !

J’ai été chassé par Nike et je devais partir à Portland (Oregon USA) plus précisément à Beaverton au siège social historique de la firme.

En fait, la période était plutôt mal choisie « la guerre du golfe » et ils n’ont pas pu m’embaucher pour le poste initialement prévu. Finalement j’ai pris un poste de Directeur de la Publicité pour Nike mais basé à Paris

J’y suis resté 3 ans où je me suis vraiment éclaté avec les Cantona, Boli, Bubka, Jordan.

Puis, je suis parti 3 ans au Mexique, j’ai travaillé dans une agence de publicité qui gérait la marque Kellogg pour l’Amérique latine,.. et surtout c’est là où j’ai rencontré Leonora, qui quelques années après, est devenue ma femme.

Approché par Wieden + Kennedy, l’agence de publicité de Nike, nous sommes revenus en Europe. Après un bref passage à Amsterdam, nous nous sommes installés à Paris pour monter le bureau de Wieden + Kennedy.

Deux ans après, nous sommes partis à Barcelone reprendre le bureau de Wieden + Kennedy.

Même si la ville de Barcelone est magnifique, je ne garde pas un bon souvenir de cette région. Le fait que la ville de Barcelone soit construite dos à la mer dit beaucoup de la mentalité catalane.  

Grace à Nike , j’ai eu la chance de participer à plein d’évènements sportifs : Coupe du Monde de football à Los Angeles, les JO de Barcelone et même la finale de la Champions League où Marseille a gagné son étoile contre l’AC Milan.

…… une super expérience professionnelle qui me laisse plein de chauds souvenirs.

Suite à un désaccord avec le nouveau patron de l’agence, j’ai quitté finalement Wieden + Kennedy.

Je suis reparti pour l’agence Saatchi et Saatchi, pour son équipe plus «humaine», où j’ai travaillé pour le groupe Procter et Gamble.

Bien que basé à Paris, j’ai voyagé pendant 10 ans dans le monde entier.  200 jours en moyenne par an.

J’ai travaillé sur la stratégie de la marque Ariel dans les pays émergents et ai beaucoup travaillé au Moyen-Orient, en Chine, en Russie, pour l’Europe de l’Est, les Philippines, l’Afrique du sud, l’Egypte, la Turquie…

Passionnant l

J’ai toujours été passionné par mon métier fait de voyages, d’observations, de découvertes, de relations fortes avec mes clients et mes équipes que ce soit pour Nike ou pour Procter et Gamble.

Toutes ces années passionnantes de découvertes et d’écoute ont été indispensables afin d’adapter le message du produit à la population : Par exemple la définition du propre et du « blanc » en Egypte est très différente de celle en Pologne !

J’ai vécu des rencontres extraordinaires, des découvertes de populations, d’habitudes de coutumes.

En 2011, épuisé, fatigué moralement et physiquement, j’ai négocié ma sortie de Saatchi. Forcément le fait de voyager autant pèse sur la vie de couple et de famille. Notre fille, Alba était née en 2005 et ne recevait que des cartes postales du monde entier de son papa.

Je suis retourné à l’école pour faire un MBA à HEC Paris en 18 mois, avec comme dominante innovation et entreprenariat

Mon objectif : monter un business.

Très intéressé par le numérique et internet, j’ai créé une plate-forme collaborative d’achat vente échange de vêtements pour enfants 0-12 ans. « too-short »

Je me suis inspiré d’une entreprise américaine et j’avais l’envie de faire quelque chose qui ait du sens.

J’ai créé un entrepôt à l’Aigle où j’ai eu jusqu’à 13 salariés

Cette aventure a duré 5 ans.!

Mais c’est un business très compliqué avec de faibles marges…  et à l’époque, le monde des startups étaient liés aux levées de fond, aux financements pour croitre le plus vite possible.

Après 5 ans, j’ai approché des groupes industriels afin de vendre « too-short ».

J’avais trouvé une entreprise dans le nord, mais 2 semaines avant la finalisation de la transaction, les dirigeants m’ont lâché.

Finalement, j’ai revendu la marque à mon concurrent espagnol.

En 2017, après une période un peu flottante, je me suis lancé dans un nouveau projet : « DeliverMe » qui avait vocation de repenser la logistique du dernier kilomètre en milieu urbain.

Le concept, c’est de permettre au consommateur de décider où et quand il souhaite se faire livrer vs le transporteur qui vous dit que vous serez livré tel jour entre 8h et 18h.  

Cela a duré 3 ans puis j’ai démissionné il y a un an suite à un désaccord avec l’actionnaire principal.  J’ai alors créé une boite de conseil en création de marques. Je travaille principalement avec des start-up, sur la stratégie de marque et la compréhension de leurs consommateurs.

Depuis un an, je donne aussi des cours de communication à l’ESEMCO, un BTS Communication à Paris et début 2023, je commencerai aussi à l’EM Normandie, une Business School sur Le Havre et à Caen. 

De ma vie antérieure, il y a des endroits qui me manquent notamment Istanbul.

Ce que j’ai aimé le plus ce sont les gens avec qui j’ai travaillé, mes équipes avec qui j’ai toujours des relations.

Notamment j’ai beaucoup travaillé avec les polonais, un peuple que j’aime particulièrement car ils ont la rigueur allemande dans le travail et la folie slave la nuit

Finalement ma philosophie :

« L’important c’est d’être curieux et d’avoir envie dans la vie. »  c’est Goethe qui disait « je marche pour savoir où je vais »

Pourquoi Mahéru ?

« Pourquoi pas…

Leonora est venue faire un stage de yoga dans le Perche il y a 20 ans et elle avait trouvé la région super belle.

On y est retourné assez souvent faire des randonnées avec nos chiens.

Alba est née en 2005. Nous venions alors dans un gite à Tourouvre mais parfois il était complet.

De fil en aiguille, nous nous sommes dit que nous devrions trouver un pied à terre.

En septembre 2008, une agence immobilière nous a dit : « j’ai exactement ce qu’il vous faut .. une belle maison avec un jardin magnifique plein de fleurs et une vue incroyable sur la région ».

Nous avons eu aussitôt le coup de foudre.

Donc c’est le hasard de la vie et pour des gens qui n’arrêtaient pas de déménager, ici on s’est posé et on ne bouge plus.

Cela fait maintenant 15 ans !

Idéalement, on aimerait venir ici à plein temps toujours en activité professionnelle ».

Ce que j’aime à Mahéru :

« L’espace, la vue, le calme, entendre les oiseaux le matin. Nous voulions être isolés sans avoir pour autant un grand terrain, ne déranger personne et ne pas être dérangé. Vous savez habitant Paris avec cette promiscuité permanente, l’espace fait du bien ici.

J’aime ce superbe écrin de verdure et les rencontres humaines que nous y avons faites depuis. On est doublement attaché à Mahéru, j’aime ce tissu qui se fait petit à petit. »

Souhaits pour Mahéru : « En bon urbain digital, je dirais « une connexion internet qui dépote » .. Essentiel pour pouvoir une activité professionnelle à plein temps sur place ».

Portraits Mahusiens : «  Si vous étiez…. »

Une saison ; « le printemps, c’est la plus belle saison, ça pète de tous les côtés. La force de la Nature, le renouveau. » 

Une fleur : « le cyclamen, c’est un souvenir de suisse, de ma grand-mère qui adorait ces fleurs » J’en ai planté dans notre jardin.

Un arbre : « le saule pleureur, un arbre magnifique, c’est le roi de notre propriété »

Un paysage : « notre vue, on a banc ou on s’assoit et on regarde le coucher de soleil »

Un lieu marquant :

« Je pense souvent au Monte Generoso, ces paysages Suisses face à la maison de mes grands-parents où je passais toutes mes vacances ».

Un personnage célèbre marquant :

« Ma grand-mère, mes grands-parents suisses qui ont quitté leur petit village suisse pour vivre à New York en 1924.  Mon grand père travaillait pour une marque de chaussures Suisse (Bally) et ma grand-mère gérait la comptabilité d’un hôtel à Manhattan.  Avec la crise de 1929, ils sont partis vivre au Canada une dizaine d’année avant de rentrer en Suisse.

Ma grand-mère était le point fort de la famille, elle est morte à 94 ans. Une petite femme par la taille mais grande par sa force. Anecdote : Elle ne prenait jamais de médicament ! »

Quel événement historique vous a marqué….

« La chute du mur de Berlin, c’est ce qui amené à revenir en Europe.

J’étais à Los Angeles ! »

Qu‘est-ce que vous aimez, quelles sont vos passions …. :

« Quand j’étais jeune, j’étais Disc-Jockey, j’ai failli devenir D-J professionnel (6 mois à Paris, 6 mois aux Antilles) mais mes parents n’étaient pas d’accord !

J’adore la musique et la photo. J’ai une collection de vinyles. J’aime le funk, le disco…

Comme j’ai une adolescente à la maison, je reste connecté à la musique !

J’adore marcher, les randonnées et je découvre les joies du jardin surtout depuis le covid.

Je prends plaisir à jardiner, cela me fait du bien de mettre ls doigts dans la terre, cela me reconnecte avec moi-même. »

Quels sont vos rêves, qu’auriez-vous aimé faire ou être ?

« A la retraite repartir au canada, USA, Mexique.   Traverser le continent américain de la pointe nord de l’Alaska jusqu’à Ushuaïa

Mais J’adore ma vie ou devrais-je dire mes vies car j’en ai plusieurs.  Et si je pouvais, arrêter l’horloge biologique à 45 ans. »

Mais Qui est-il ?